Dimanche 17 mars 2019 - 2° dimanche de Carême (année C)

Messe à  l'église de La Chapelle Saint Mesmin, 10h30

Equipe liturgique :  Marie-Agnès Tran, Chantal Badinier
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Obsèques :  


Intentions demandées :  


Prière universelle :


Homélie de Louis Raymond (MSC)

Il fallait qu’il grimpe au sommet de la montagne… C’est vrai, depuis là-haut on découvre les choses d’une façon nouvelle. Ne dit-on pas, « il faut prendre de la hauteur ! » ? Et ce n’est pas pour rien que Jésus invite ses trois amis les plus proches à « prendre de la hauteur ». Ils en auront bien besoin bientôt et surtout quand Jésus prendra encore plus de hauteur, lorsque sur la croix, il sera élevé pour attirer à lui tous les hommes. Je suis toujours interrogé par le fait que Jésus soigne les lieux d’où il parle : le désert la semaine dernière, la montagne cette semaine, les bords du Lac très souvent et enfin le Golgotha où il donnera tout pour nous sauver. Le Christ habite la terre des hommes, lui le Dieu fait homme pour nous sauver du dedans de nos vies. Il connaît la terre des hommes, raison supplémentaire pour nous de protéger cette terre, de la faire vivre comme un lieu sacré foulé par les pieds de celui qui est le sauveur du genre humain.
Le Christ a senti qu’il était important pour ses Apôtres de découvrir qui il est vraiment et cette transfiguration du Christ leur sera bien utile lorsque leur foi sera mise à mal. La violence se déchaînera et ils auront bien besoin de cette vision où le Christ se révèle fils de Dieu, dans sa gloire. Par contre je me suis toujours interrogé pourquoi trois disciples seulement pour ce moment privilégié ? Les autres n’auraient-ils pas besoin eux aussi de cette révélation ? Certes, mais les trois « privilégiés » entre guillemets vont avoir une tâche bien plus grande, ils devront soutenir leurs frères. Pierre sera choisi pour être le guide de ses frères. Il devra les aider à découvrir à travers l’absence physique de Jésus une présence mystérieuse, mais non moins active du Christ dans la vie des hommes. Et c’est tout le mystère de l’Église. Le Christ est là qui préside à tout et sa présence reste mystérieuse. Et certains ont reçu mission d’encourager leurs frères. Je pense beaucoup à la crise actuelle de l’Église. Les pasteurs sont là pour encourager les frères et sœurs en humanité. Et c’est pour cela que la perversion de certains est si sensible. La confiance est trahie et c’est grave. Les apôtres qui ont découvert qui est vraiment Jésus sont là pour aider le peuple de Dieu à comprendre cette mystérieuse présence du Christ au cœur du monde.
Sur la montagne, le Christ se donne à voir à ses disciples saisis de peur. Où le Christ se montre t-il aujourd’hui, où se donne t-il à voir aujourd’hui ? Où nous, les baptisés de ce 21ème siècle, allons-nous le reconnaître, allons-nous le rencontrer ? Où seront nos montagnes à nous où il nous faudra grimper pour le voir tel qu’il est ? Je suis persuadé personnellement que ce n’est pas au-dessus de la vie des hommes, dans un ailleurs nébuleux, mais bien dans la vie des hommes aujourd’hui que nous découvrirons le Christ vivant. J’écoutais ces jours-ci la sœur du P. Hammel et je me disais : « Mais qu’est-ce qu’il doit penser lui là-haut auprès du Seigneur qu’on veuille le mettre sur les autels ? Il était, dit sa sœur, l’humilité personnifiée, le serviteur humble, vivant son sacerdoce au ras de la vie des gens. Il ne demandait ni le martyre qui lui a été accordé, ni les honneurs qu’on est en train de lui faire. Humble parmi les humbles. Et je me disais : notre Église, oui, notre Église a laissé fabriquer des Pères Bernard PREYNAT, le pauvre qui n’est pas arrivé à se dépêtrer de ses pulsions. Mais elle a aussi fabriqué des Pères Hammel, bien plus nombreux, ces prêtres qui font du bien à leur Église, qui accompagnent dans l’humilité et la sagesse de Dieu le peuple qui leur a été confié.
L’Évangile fait retentir pour nous la parole de Dieu : « Voici mon Fils choisi ! » Il veut que nous le découvrions dans la vie telle qu’elle est, dans la vie de nos frères et sœurs, les humbles fils de Dieu et frères de Jésus. Quelle qualité de rencontre cela ne demande-t’il pas ! Je vais découvrir chez ce malade, chez ce jeune, chez ce voisin, chez ce collègue de travail, chez mon époux, chez mon épouse, chez mon enfant, chez cet étranger, le Christ qui ne demande qu’à se révéler. Voilà ma transfiguration à moi, voilà ma montagne où le Christ va se montrer dans sa gloire. Et peut-être qu’avec Pierre nous aurons envie de prolonger l’extase, cette découverte du Christ présent au cœur de l’homme.
Merci, Seigneur, de nous permettre de te découvrir, toi qui es présent dans ta Parole, dans ton Eucharistie, dans le frère et la sœur que je côtoie tous les jours. AMEN !

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