Vendredi 30 mars 2018 - Vendredi saint (année B)

Messe à l'espace Jean-Paul II à19h
Equipe liturgique :Sylvie Bargain, François Chaffange
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Prière universelle :


Homélie du Père Louis (MSC)

Seigneur, j’ai envie de te présenter la prière de notre communauté, ce soir. Tout simplement, sans phrases inutile. Tu nous montres ce que veut dire servir pour toi Fils de Dieu. Servir, tu nous l’as montré hier en lavant les pieds de tes disciples et en nous disant : ce geste que je viens de faire, faîtes le vous-mêmes pour tous les pauvres de la terre. Merci, Seigneur, de nous avoir montré qu’être disciple, ton disciple ne peut se faire que dans le service du frère.
Mais, ce soir, tu vas plus loin encore, aussi loin que peut aller un homme : tu donnes ta vie pour ceux que tu aimes. Nous avons l’habitude de dire à ceux que nous aimons : je t’aime. Et l’on y trouve une vraie satisfaction car l’homme est fait pour aimer et être aimé. Mais donner sa vie, c’est une autre dimension. Nous avons vu cette semaine un homme donner sa vie pour sauver une autre vie et le France entière en est bouleversée. Et je ne suis pas étonné de savoir que cet homme était chrétien. Le récit que fait le Père qui l’a accompagné jusqu’au bout est bouleversant. Oui Arnaud Beltramme a dû être bien accueilli près de toi. Le P. Hammel était certainement là pour lui ouvrir les portes du Paradis avec toutes les victimes des attentats, de ces gestes fous de notre société.
Toi, Jésus, tu n’as rien fait de mal. Au contraire, tu n’as fait que du bien aux pauvres que tu as rencontrés : paralytiques, boiteux, aveugles, femme adultère, collecteurs d’impôts et bien d’autres. Ils s’appelaient Marie-Madeleine, Zachée, Bar Timée… Et te voilà sur la croix, mis à mort parce que tu as dit que tu étais le Fils de Dieu et que tu venais pour faire vivre notre monde dans l’amour. Tu continueras toujours à nous donner ce supplément d’âme qui nous permettra d’aller jusqu’au bout de cet amour fou que tu manifestes aujourd’hui.
Seigneur, je voudrais terminer cette petite prière en faisant mémoire d’une famille que j’ai connue. Tu les connais bien, Seigneur, toi qui aimes les hommes. Ils étaient humbles, Mme et M. POULAIN. Mais ils sont grands dans mon cœur et je pense que dans le tien aussi. Ce sont les héros du quotidien. M. Poulain a vu sa femme l’abandonner au bout d’un an de mariage et il a rencontré celle qui allait devenir sa compagne pendant toute sa vie. Ils ont eu deux enfants, Françoise et Jean-Pierre, tous deux très handicapés, ne pouvant rien faire par eux-mêmes. J’ai bien connu Françoise. Elle a été une lumière pour tant de gens. Ses parents ont tout fait pour que leurs deux enfants fassent des études et Françoise qui ne pouvait rien faire par elle-même a été pendant des années prof d’anglais dans un collège ordinaire. Chaque jour quelqu’un venait la chercher. Jamais elle n’est restée en rade, elle avait tant de relations d’amitié. Jean-Pierre, lui qui n’avait qu’une autonomie respiratoire de trois heures, a passé plusieurs licences. Mme Poulain me disait que chaque nuit elle se levait trois fois pour les tourner afin qu’ils n’aient pas d’escarres ! M. Poulain participait à la messe sans communier en fidélité aux lois de l’Eglise.
Seigneur, tu les connais, ces héros du quotidien qui vivent le service des humbles. Nous te les présentons ce soir. Avec toi, sur la Croix, ils sont témoins de ton Père, du Père des Miséricordes. Accueille notre prière et la leur. Et permets nous un jour de te dire comme tu l’as dit toi-même : « Père, entre tes mains je remets mon esprit ! » AMEN

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