Dimanche 12 août 2018 - 19° dimanche ordinaire (année B)

Messe à l'église de SAINT AY, 10h30
Equipe liturgique : Saint Ay


Accès au lectures du jour

Obsèques : 

Intentions demandées : 

Prière universelle :

Homélie du Père Louis (MSC)  :

Le cri de désespoir du Prophète Elie dans le Livre des Rois me fait penser très fort au cri de notre humanité, celle qui souffre, celle qui peine, celle qui est rejetée. Je pense aux chrétiens d’Orient. Je pense au découragement du missionnaire. Je pense à ceux qui tentent de sauver l’humanité de ses folies meurtrières, suicidaires parfois et qui ont l’impression de prêcher dans le désert.  La tentation de se laisser mourir quand tout semble aller de travers, que plus rien ne va,  existe vraiment. Je n’ai pu m’empêcher de penser à celles et ceux qui mettent fin à leurs jours. Plus rien ne va et la seule issue, c’est d’en finir avec cette vie qui n’a plus de sens. Et tout le monde n’a pas un ange qui vient le réveiller et lui dire : « Mange, prends des forces ! » « Il a emporté une part de son secret », me disait un diacre qui venait de célébrer les obsèques de son neveu de 53 ans suicidé, il y a quelques jours. Oui, nous sommes au cœur de ces réalités de vie de celles et ceux qui nous entourent et je rêve que nous devenions cet ange qui vient dire à ces personnes : « Allez, courage ! Mange ! »
Mange ! Mange le Pain de la vie que Dieu te donne. Mange le Corps du Christ, tu auras sa force en toi ! Mange à pleine dent cette vie que le Seigneur te donne dans son Pain et son Sang. C’est lui qui te sauve, c’est lui qui veut ton bonheur, c’est lui qui vient te donner son espérance et sa joie. Mange cette parole de Dieu, elle est ta vie. Et puis va rejoindre tes sœurs et frères et vis avec eux cette aventure que le Christ te propose de vivre.
N’est-ce pas le secret de l’Église que nous formons. Tous nous avons besoin de ce Pain de la Vie que le Christ nous donne, son Corps, son Sang.  Mais ce trésor ne nous appartient pas. Il nous est donné pour être partagé à tous ceux qui ont faim de pain, d’amour, de fraternité et d’espérance. Le Pain de la Vie est là pour cela, pour nous faire goûter l’amour fou dont le Seigneur nous aime. Mais le Christ a ouvert ses bras sur la croix, au moment le plus douloureux de sa vie et il a dit que c’est de là qu’il attire tous les hommes. Ce n’est pas d’un petit nid douillet que le Christ nous appelle. Non, c’est de la Croix, couché sur le bois du supplice parce que c’était le moyen imaginé par Dieu pour nous sauver de nos misères et de nos morts. Alors, si comme Elie, nous avons la tentation d’abandonner, tournons-nous vers cette croix, signe d’un amour fou et retrouvons au tabernacle de nos cœurs le Pain de la Vie que le Seigneur ne cesse d’y déposer.
Oh, combien je comprends les auditeurs de Jésus qui ne comprennent pas tout de ce qu’il leur annonce et loin de me moquer d’eux, je demande l’humilité d’être toujours en recherche. Je ne comprends pas tout de cette communion que je reçois, de cet amour qui se donne sous l’espèce du pain et du vin. Si je comprenais tout, je serais déjà au ciel. Mais le Seigneur se laisse découvrir peu à peu comme grandit en nous un amour naissant. Le Pain du Ciel se révélera peu à peu dans ma vie, dans mes épreuves comme dans mes joies. Bien sûr qu’il y a beaucoup de joie à recevoir le Corps du Christ pour la première fois, lorsque l’on est encore au début de sa vie chrétienne. Mais il faut une maturation humaine et chrétienne pour peu à peu entrer dans ce mystère de communion profonde. Prenons ce temps de méditation, de contemplation de cette œuvre d’amour du Christ en nous. Et laissons nous faire : Ma grâce te suffit, nous dit le Christ. Laissons-nous faire, abandonnons-nous dans le Cœur tout aimant du Christ.
Frères et Sœurs, en ce temps d’été nous voyons beaucoup de personnes se rendre dans des lieux de paix et de silence. Ce ne sont pas ceux que l’on voit spécialement à la Télévision, mais ils existent. N’ayons pas peur de nous retirer un peu pour mieux saisir cet amour que le Christ veut nous donner. Un coin de verdure, de calme, une chapelle, un monastère, notre messe du dimanche peuvent être ces lieux de ressourcement, de redécouverte de cette grande communion avec le Christ. Il est le pain de la vie, de notre vie. Il nous nourrit, il nous fait vivre. Il nous dit comme à Elisée : « Ne te laisse pas aller, mange, car il est long le chemin qui te reste… »
Seigneur Jésus, pain de la vie, merci de nous nourrir de ton Corps et de ton sang. Apprends-nous à les prendre pour que notre vie soit ouverte, donnée, espérance pour ceux qui nous entourent. A tous ceux qui sont fatigués, donne la force de te manger pour avoir le courage de vivre, de témoigner, d’aller de l’avant. Tu t’es fait pain de la route. Réconforte nous dans l’épreuve et donne-nous la joie de ta présence. AMEN !

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Dimanche 17 octobre 2021 - 29eme dimanche ordinaire (année B)