Synode - Consultation : épreuve à surmonter ou occasion de vivre sa foi autrement ?

Lors de la messe du premier dimanche de l'avent, le groupement Agylus a lancé le synode dans la paroisse de La Chapelle Saint Mesmin.

Après les lectures et un bref mot d'introduction pour présenter le synode et la démarche que nous propose Mgr Blaquart, les paroissiens ont pris un moment pour échanger entre eux sur les "enquêtes".

Les craintes (Ex 4,1;10)

Dès la première présentation en secteur, le jeudi 23 novembre, à peine affichée la description de ce temps de consultation
"Du début de l'Avent (3 décembre 2017) à l'été 2018, le Père Blaquart envoie tous les catholiques du Loiret vers les habitants du Loiret pour converser avec eux.
Pour cela, 4 questions sont proposées pour aider à l'échange :
"
a fusé cette remarque : "nous ne sommes pas des témoins de Jéhovah"... 

Quelles ont été les craintes exprimées pendant notre échange ?
  • nous n'avons pas été formés pour cela
  • nous ne sommes ni missionnaires ni théologiens pour faire cette consultation // on se pose nous-mêmes des questions, nous ne sommes pas légitimes pour en poser aux autres
  • ce n'est pas dans notre culture
  • je n'ai aucune famille à interroger, ou bien, c'est difficile en famille
  • je ne suis pas à l'aise dans cette démarche qui va trop dans l'intimité des gens
  • c'est du prosélytisme
  •  les gens sont pris dans l'engrenage et ne s'intéressent pas à ces questions
  • personne ne parle français dans mon quartier, aucune communication possible
  • l'amitié ne suffit pas, mes amis ne sont pas chrétiens et certains vont se moquer de nous
  • je ne pose ces questions qu'à des gens que je connais bien

Mais finalement, que risque-t-on ? 

Un refus, une moquerie, une rebuffade ? Oui, mais sans doute plus souvent de l'indifférence. Et surtout, comment a-t-on abordé cette démarche ?
Dans un des groupes, il était amusant de constater que c'était une jeune femme, apparemment éloignée de l’Église, qui tentait de convaincre les personnes plus âgées de son groupe du bien fondé de cet "envoi dans le monde". "C'est bien que l’Église se remette en question, et aille écouter les gens, au lieu de leur asséner des directives de vie (contraception, couple...)", leur disait-elle, avant de chercher avec eux comment réaliser cette démarche dans leur environnement actuel.
A bien y regarder, une grande partie de l'anxiété liée à cette consultation vient d'une erreur de compréhension : il ne s'agit pas de convertir nos interlocuteurs (la seule conversion dont parle l'évêque est la nôtre ! ), ni de les catéchiser, mais simplement de les écouter. Pas besoin d'une maîtrise de théologie pour une conversation sur les difficultés d'éducation du petit dernier, ou la garde de sa vieille maman, ou la dureté du travail et la crainte du licenciement. Pour cela, il faut établir (il suffit de ? ) un lien fraternel, prendre du temps, et saisir les opportunités quand elles se présentent.

Beaucoup sont conscients que nos communautés chrétiennes ne  répondent plus aux attentes de la population : "nos enfants baptisés  [ont quitté l’Église] et nous interrogent sur notre capacité à transmettre la foi. Ce qu'on vit à la Chapelle ne correspond pas à ce que les jeunes attendent".  Et voudraient trouver "comment dire à des gens qui ne fréquentent l’Église qu'aux fêtes principales qu'il leur est proposé autre chose à vivre".

Les propositions

  • c'est bientôt Noël, avec les fêtes en famille, les rencontres festives : engager le débat sur le mot "synode", et lancer la conversation sur ce sujet (pourquoi pas celui-ci plutôt qu'un autre ? )
  • certaines occasions se prêtent mieux à ces échanges : les équipes obsèques, par exemple, n'ont pas besoin de mettre en avant le synode ou le questionnaire pour que la conversation se porte naturellement sur les sujets évoqués dans le questionnaire ; 
  • il faut saisir l'occasion, comme en témoigne une participante ayant pris une auto-stoppeuse, qui a bien voulu répondre aux questions, et demandait "de la compréhension" à l’Église et aux chrétiens.
  • dans les transports, le bus, sur un trajet d'un quart d'heure au moins, engager la conversation par un sourire, sur des banalités. Ne pas s'obnubiler sur le synode, la consultation, mais se montrer à l'écoute de l'autre : il est rare qu'en face d'une oreille attentive et affectueuse, les personnes ne livrent pas leurs difficultés ou leurs joies du moment. Et si elles posent la question en retour, pourquoi ne pas dire " moi ? je suis catholique, et on se demande justement en ce moment ce que les gens attendent de l’Église, quelle place elle peut avoir pour eux, et s'ils connaissent encore Jésus"
  • Au hasard des rencontres
  • Sur les bords de Loire, en promenant son chien (ce qui peut aussi faciliter le démarrage d'une conversation)
  • A la sortie de l'église, en organisant un vin/chocolat chaud sur le bord de Loire au moment de Noël
  • Le faire à deux, c'est plus facile // toute seule, c'est plus facile : "les gens sont habitués à me voir, ils se confieront plus facilement lors des visites que je fais régulièrement dans le quartier"
  • Avoir déjà posé les premières bases dans la relation à l'autre : en posant des questions aussi intimes,de but en blanc, on risque d'agresser ses interlocuteurs
  • Respecter la volonté de chacun d'entrer en dialogue ou pas
  • Éviter le formalisme de l'enquête, trop "rentre dedans" mais démarrer par des banalités "Comment ça va" mais faire aussi l'effort de rencontrer tout le monde, pas seulement nos contacts habituels, et être à leur écoute. 
  • Aborder les gens sans dire d'emblée que "c'est pour l'Eglise"
  • Parler à ses voisins
  • Comme les missionnaires qui commencent par vivre avec les gens
  • Faut-il suivre le questionnaire  la lettre

Et toujours... 

  • La prière, le chapelet
  • De l'audace
  • L'appel à l'Esprit Saint
  • Jésus me fait confiance
  • Prier Marie
  • l'importance du groupe 

Pour continuer : 

  •  se retrouver en petit groupe, à partir d'une équipe déjà constituée, ou de paroissiens habitant le même quartier, afin de partager ce temps de mission entre nous
  • saisir les réponses dans le formulaire que le diocèse a ouvert sur sa page du synode
  • nous contacter si vous avez des doutes, souhaitez plus d'éclaircissements, recherchez les coordonnées d'autres paroissiens pour leur proposer de constituer un groupe.

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