Dimanche 17 septembre 2017 - 24° ordinaire (année A)

Messe à La Chapelle Saint Mesmin, 10h30
Equipe liturgique : Christine Rouzioux, Chantal Badinier
Accès au lectures du jour

Intentions demandées :  

aucune

Obsèques de la quinzaine: 

Mme Odette MANIKOSKI

Prière universelle :

« Renonce à toute haine »
Seigneur, permets à ton Eglise de devenir artisan de paix et de réconciliation parmi les hommes, afin de témoigner de l’infinie miséricorde du Père »

« Seigneur, fais de nous des artisans de paix,
Seigneur, fais de nous des bâtisseurs d’amour. »

« Pardonne jusqu’à soixante-dix sept fois sept fois »
Seigneur, devant les déchirements et les conflits qui habitent notre monde, donne à nos dirigeants de mettre sans cesse en œuvre les démarches qui apaisent.

« Nous appartenons au Seigneur »
Seigneur, suscite l’esprit d’amour dans notre communauté afin qu’elle apprenne le pardon mutuel et qu’elle témoigne de ta patience, de ta tolérance et de ta tendresse.

Homélie (P. Louis Raymond)

Peut-on monnayer nos pardons ? Jusqu’à combien de fois est-il raisonnable de pardonner ? Pierre, en homme d’action, voudrait bien savoir si sept fois est un bon chiffre en sachant que 7 est un chiffre parfait dans la bible. Oh oui, sept fois c’est déjà pas mal. Oui, c’est pas mal, mais Jésus n’est pas dans ce calcul-là. Pour lui le pardon c’est toujours et en toute circonstance, dans les moments heureux où les petits pardons quotidiens sont normaux et puis dans les moments plus difficiles, plus ardus, plus risqués aussi où il nous faut vraiment prendre sur nous pour demander ou donner un pardon sincère.
La liturgie nous met face à cette question aujourd’hui encore. Déjà dimanche dernier nous avons parlé de ce pardon et de son exigence de dialogue pour y parvenir : « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. » Et oui, seul à seul ! Non pas devant tout le monde comme dans un tribunal. A huis-clos pour que chacun puisse s’expliquer. Car le pardon n’est pas automatique. Il n’est pas hors-sol. Il est dans la vie des personnes. Donc il faut que dans cette vie, il puisse y avoir dialogue. Le pardon c’est un acte d’amour, un acte où chacun peut être amené à dire sa vérité, ses raisons, mais ensuite il faut aller au bout comme le Christ : « Père, pardonne leur car ils ne savent pas ce qu’ils font ! »
Alors ce pardon est universel ; il est de tout temps et de tous les moments. 70 fois sept fois, c’est toujours. Ce n’est pas simplement quand c’est une broutille. C’est toujours ! Et ce toujours, le seul qui est capable de vraiment le vivre c’est le Christ lui-même. C’est Dieu ! Lui, il ne cesse de nous accueillir tels que nous sommes. Mais en même temps, il est difficile d’échapper à son regard, à sa perception de notre vie. On ne peut pas tricher avec lui. Il sonde les reins et les cœurs. Non pas comme un voyeur, mais comme un amoureux de notre vie. « Il ne veut pas la mort du pécheur, il veut qu’il vive. » Le Christ est le modèle de ceux qui veulent accorder le pardon parce qu’il est tout amour. En lui il n’y a ni haine, ni rancune.
Alors, vous allez me dire : « Mais nous, nous n’atteindrons jamais cette qualité de pardon. » Et c’est certainement vrai. Mais l’homme est toujours tendu vers un avenir, vers un demain, vers l’éternité. Il ne sera jamais arrivé. Je le sais bien, je ne pardonnerai jamais comme le Christ sait pardonner au pécheur que je suis. Et chaque fois que je fais la démarche de m’approcher d’un prêtre pour accueillir le pardon de Dieu, je sais deux choses : je sais que je recommencerai sans doute à pécher, mais je sais aussi que Dieu ne refuse jamais son pardon. Je suis toujours un pécheur pardonné. Je reste pécheur, mais j’ai reçu cette grâce du pardon et cette grâce m’amène à demander toujours et toujours le pardon de Dieu et à donner ce pardon à mes frères et sœurs en humanité.
Le pardon n’est pas la grande lessive qui lave plus blanc où tout est effacé. Les conséquences de notre péché, du mal que nous pouvons avoir fait à quelqu’un, elles peuvent toujours être présentes. Et parfois il est difficile de réparer le mal que nous avons pu faire à quelqu’un. J’ai toujours dans mon esprit ce qu’un de mes confrères décédé maintenant m’a écrit après mon temps de responsabilité de la Province de ma congrégation : « Louis, je te pardonne, mais je n’oublie pas. » Cette phrase est terrible parce qu’elle nous lie pour toujours. J’espère que ce frère, maintenant qu’il est dans le Cœur de Dieu, a fini par relativiser. Mais cette phrase dit bien que nous avons aussi le devoir de réparer le mal que nous avons fait. Et c’est parfois un travail d’une vie. Le pardon n’enlève en rien la responsabilité de nos actes. Il doit au contraire nous rendre vigilants et proches des ceux qui peuvent être des victimes de nos actes.
Le pardon est un don que Dieu nous fait pour que nous puissions le vivre en son nom dans le monde, dans nos familles, dans notre Eglise, dans notre société. En participant à l’eucharistie, nous revivons cet épisode de la vie du Christ qui donne sa vie pour tous les hommes. Il est venu nous dire que son Père est le Dieu des vivants et il nous engage sur cette voie qui nous ouvre à la vie. Mais pas de vie en Dieu sans ce pardon en actes et en vérité, cette preuve suprême d’amour : « Père, pardonne-leur car ils ne savent parce qu’ils font ! »
Seigneur Jésus, tu nous as promis la vie pour toujours. Fais de nous des pécheurs pardonnés  qui sauront pardonner à leur tour jusqu’à 70 fois sept fois. Fais de nous des témoins de ton pardon inconditionnel à tes bourreaux d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Seigneur, je redis en mon cœur le refrain du psaume chanté tout-à l’heure : « Seigneur, tu es tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour » et je te redis que j’essaierai d’être cette semaine un témoin de ton pardon. AMEN

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Dimanche 17 octobre 2021 - 29eme dimanche ordinaire (année B)