Dimanche 10 septembre 2017 - 23° ordinaire (année A)

Messe à La Chapelle Saint Mesmin, 10h30
Equipe liturgique :Sylvie Samat, Luc Veillon
Accès au lectures du jour

Intentions demandées :  


Obsèques de la quinzaine: 

MME Monique DUFETEL
M. Claude PERDOUX

Prière universelle :

1) “Fils d’homme , je fais de toi un guetteur pour la maison d’Israël”
Pour l’Église et plus spécialement pour chaque paroisse qui,  animée d’un esprit missionnaire , doit être un lieu de communication de foi, de témoignage et de charité.
Prions le Seigneur.

2) “Ne fermez pas votre cœur comme au désert”
Pour nos gouvernants afin que leurs décisions soient guidées par la sagesse et l’amour et le souci de faire grandir l’unité, la justice et la paix dont le monde à tant soif.
Prions le Seigneur.

3) “ Le plein accomplissement de la Loi c’est l’amour”
Pour tous ceux qui ne connaissent pas la bonne nouvelle de l’Évangile, qu’ils soient touchés par l’amour du père et qu’ils puissent en être transformés.
Prions le Seigneur.

4) “Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux”
La rentrée est la période des bonnes résolutions. Donne à chacun de nous la volonté de mettre plus d’amour dans le regard que nous portons sur nos frères.
Prions le Seigneur.

Homélie (P. Louis Raymond)

« Frères, n’ayez de dette envers personne, sauf celle de l’amour mutuel », nous dit Saint Paul. Nous voilà au cœur de notre vie chrétienne. Il n’y a rien en-dehors de l’amour et tout le reste devient très secondaire. « Il n’y a que l’amour à s’offrir en partage ». Tout cela est tellement vrai, mais est-ce si facile que cela ? En nous bien sûr, nous avons ce désir et le commandement de l’amour, nous l’entendons depuis tant de temps. Il nous est encore rappelé aujourd’hui par Paul.
Mais cet amour est exigent. Reprenons les paroles du Christ « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. » En préparant ce mot d’aujourd’hui, j’ai repensé à quelques épisodes de ma vie. Je vis en communauté. Il est facile de garder pour soi les petits ou grands griefs que nous avons entre frères. Très facile de ne pas accepter de faire la vérité et de laisser courir. Oui, jusqu’au jour où cela devient insupportable pour nous et pour nos frères. Mais que c’est dur d’aller trouver un frère et de lui dire en toute charité : « Tu sais je ne comprends pas. Tu m’as fait mal l’autre jour. J’ai eu l’impression d’être jugé ! » C’est dur, mais c’est salutaire.
L’amour que le Christ nous propose n’est pas un amour à l’eau de rose, mais un amour exigent, un amour qui peut même parfois décaper. Le christ a aimé profondément les gens de son temps, les pharisiens comme les autres. Mais parfois ses paroles sont terriblement dures lorsque la vérité est en jeu, lorsque le risque de se dévoyer est présent. Quand il parle de sépulcres blanchis, on ne peut pas dire que ce sont des mots très tendres. Mais ce sont des mots pour essayer de changer les cœurs, pour montrer l’urgence de la conversion.
Dans nos familles, dans nos communautés humaines ou chrétiennes, combien de fois ne portons-nous pas des jugements sur untel ou unetelle sans avoir pris le temps de demander ce qu’il ou elle le fait agir ainsi ! Il y a des coups de langues qui font plus de mal qu’un coup de couteau. Et les rancoeurs mal exprimées, mal digérées font un mal fou à nos communautés. On me dit parfois que nous voulons recevoir le Christ sur la langue et pas dans la main parce que c’est plus digne. Nos langues ne sont-elles pas parfois très indignes par le mal sournois qu’elles peuvent faire ?
Oui, il est difficile de pratiquer la correction fraternelle et pourtant le Christ ne nous demande t’il pas de faire tous les efforts possibles pour pouvoir nous comprendre, pour pouvoir vivre cet amour entre nous ? Le pardon que nous pouvons demander ou nous donner est le véritable miracle que le Christ peut réaliser par nous. « Ce que vous avez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel. » Cela n’est pas vrai seulement pour le prêtre qui a reçu cette mission de lier et délier des liens du péché. Mais cela est vrai de tout chrétien, de tout baptisé, de tout homme de bonne volonté. Le Christ veut que nous soyons en vérité avec nous-mêmes et avec les autres. Faire la vérité nous rapproche tellement de lui et des autres.
Il m’est arrivé d’aider des personnes, des couples à ouvrir les nœuds qu’eux-mêmes avaient noués et dont ils ne savaient plus comment faire pour s’en libérer. La meilleure récompense dans ces cas-là est de voir le bonheur revenu, renouvelé. S’il y a tant de séparations aujourd’hui, n’est-ce pas parce que nous n’avons pas pris l’habitude de nous dire les choses avec délicatesse, patience, en un mot avec amour ? Je crois que dénouer les liens qui nous enchainent est à notre portée si nous sommes près du Christ. Il faut une grandeur d’âme pour dire comme lui : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ! ». C’est la manière qu’a le Christ pour dire son amour.
Vous connaissez certainement le testament du P. De Chergé, le Prieur de Tibbhirine, qui anticipe ce qui allait être une réalité quelque temps après. Il disait ceci : « Et toi, aussi, l’ami de la dernière heure qui n’auras pas su ce que tu faisais ! Oui, pour toi aussi e le veux ce MERCI, et cet A-DIEU envisagé de toi. Et qu’il soit donné de nous retrouver, larrons heureux, en paradis, s’il plait à Dieu, notre Père à tous deux. AMEN. Inch’Allah ». Vous le savez, les martyrs d’Algérie vont être bientôt déclarés « bienheureux » par le Pape François. Qu’à nous, qui savons pardonner, il nous soit donné aussi ce bonheur de rencontrer notre Seigneur, le Dieu des Miséricordes.

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