Vendredi 25 décembre - 2020 Noël (année B)

Noël

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• Vendredi 10h30 à Saint Jean-Baptiste
  
• Vendredi 11h à Ormes
  

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Homélie du Père Louis, MSC

« Le Verbe s’est fait chair ». Parole un peu énigmatique. Le Verbe, la Parole de Dieu s’est faite chair en Jésus et il est venu habiter parmi nous. La Parole de Dieu, c’est à longueur de vie, de semaine et de mois que je la reçois et cette parole c’est le Christ lui-même. Par cette Parole il vient habiter ma vie. Hier au soir nous avons contemplé cet enfant de pauvre, né en voyage, couché dans une crèche, là pour mettre la nourriture des animaux. Le voilà Celui qui s’exprime dans notre monde, qui vient investir ce monde. Lui, le Maître du monde, se rend accessible à tout homme, à l’humanité toute entière. Lui, l’Emmanuel, Dieu avec nous, est aujourd’hui au monde et il vient pour nous faire vivre de cet amour dont seul, Dieu, est capable.
Dans notre vie bouleversée, chaotique souvent, voici que l’enfant de Bethléem vient changer profondément la vie de l’homme. Plus rien n’est comme avant puisque Dieu est homme comme moi, puisqu’il est devenu lumière de ma vie et de la vie des peuples. Bien sûr, cette lumière est parfois rendue blafarde par notre faute, par notre péché, par nos refus d’entrer en son amour. Mais elle est là, à notre portée chaque fois que nous voulons rencontrer le Seigneur. Dieu a tant de manières de se rendre présent. Il vient dans la crèche et nous en faisons l’expérience. Il se fait présent dans sa Parole et le voici qui peut investir notre vie de tous les jours. Cette Parole est une personne, c’est Jésus-Christ qui s’exprime pour la vie de l’homme.
Le message de Noël n’est pas pour nous seulement. Il est là pour tous les hommes, de toute latitude, de toute couleur, de toute race. C’est un Message universel. Et donc ce Verbe, cette Parole doit être annoncée partout où vivent les hommes. Cette Parole s’incarne dans l’homme quand celui-ci devient capable de vivre la solidarité, la charité. Lorsqu’il est capable comme Dieu lui-même d’être présent aux plus petits, aux plus pauvres, aux plus vulnérables, lorsqu’il est capable d’une véritable solidarité avec les autres hommes de la terre. La parole de Dieu vient nous réveiller chaque jour. Elle s’incarne en nous et nous fait vivre l’amour dont Dieu est capable.
Lorsque nous voyons des hommes et des femmes capables de se donner pour les autres, c’est que la Parole de Dieu s’est incarnée profondément dans la vie de l’homme. Regardez autour de vous tous ces soignants, toutes ces personnes qui font vivre d’autres personnes. Oh bien sûr, il y a beaucoup de nuit dans notre monde, mais il y a tant de petites lumières qui nous montrent que l’homme est image de Dieu. Nous avons une propension à voir surtout le négatif. Or nous savons que nous sommes faits pour nous entraider et Jésus nous a montré le chemin hier en venant parmi nous. « Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous ! » Nous, chrétiens, nous savons qu’il est là, présent au cœur de notre vie, au cœur de notre monde.
Parfois les personnes que nous rencontrons pensent qu’elles sont bien loin de Dieu et de toute pensée spirituelle. Et puis, lorsque l’on creuse un peu, on ressent bien qu’elles sont imprégnées du message du Christ. Elles se préoccupent des autres. Elles rendent service, s’élèvent contre toute critique stérile. Elles aiment ce monde dans lequel elles vivent et prennent part à ce monde. Oh bien sûr, elles ne nomment pas Jésus-Christ dans tout cela, mais elles disent pourtant quelque chose de lui par leur attitude. Le Christ est certainement né en elle comme il est né dans la crèche au cœur de l’humanité. Peut-être attendent-elles simplement quelqu’un qui leur révélerait ce Dieu d’amour. Cela, c’est notre rôle, à nous chrétiens. « Tu n’es pas loin du Royaume de Dieu ».
Sœurs et Frères, en ce matin de Noël, faisons advenir Noël dans le cœur des femmes et des hommes que nous côtoyons. Ils n’attendent sans doute que çà. Et Jésus, lui aussi n’attend que cela : entrer au cœur de l’homme pour le sauver. Soyons ses disciples et ses missionnaires. Amen

Homélie du père Jacques 

 Moi, dans la crèche, j’aime bien les bergers. Parce qu’ils nous ressemblent. Ils n’ont pas la vie facile, ils vivent dehors, ils travaillent la nuit, souvent mal vus et mis à part, ils font partie des pauvres dont on ne parle pas et qui sont la majorité dans le monde. Bcp se retrouvent en eux. « Je suis perdue, ce virus me fait peur… mes enfants ne viendront pas me voir… J’ai fait plein de péchés, je n’ose plus entrer dans une église…si je ne trouve pas de travail… est-ce qu’on va fermer la boutique… cette nuit du monde qui dure… »

Mais Dieu aime bien les bergers, parce qu’ils prennent soin de chaque brebis, des plus faibles, de celles qui allaitent, des égarées. Il connaît leurs faiblesses et leurs craintes. Il a choisi David, un petit berger, comme roi pour son peuple. Il aime ceux qui leur ressemblent. Et parce qu’ils ont droit les premiers à la Bonne Nouvelle, Dieu a voulu leur annoncer, en premier, le don qu’il fait au monde : son propre Fils : Aujourd’hui vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Quand ils ont vu Marie et Joseph avec le nouveau-né couché dans la mangeoire, ils ont cru à ce qui leur avait été annoncé : c’est toute la gloire du ciel qui est là, sur la terre dont ils prennent soin, c’est la paix de Dieu pour eux et tous les hommes que Dieu aime. Une telle simplicité ne les a pas étonnés, elle les a ravis. Et tous les bergers du monde l’ont raconté, jusqu’à nous, messagers d’aujourd’hui.

Chers amis, ce n’est pas une belle histoire, c’est notre histoire à nous. Pour nous, ce soir, et demain, Dieu prend naissance. C’est sur terre que nous sommes invités à le reconnaître, dans nos lieux de vie, nos relations, la joie partagée, dans les pauvres, grâce à l’écoute de sa Parole, en prenant le temps de la prière, en laissant renaître le pardon. Le ciel est sur la terre, et c’est Jésus : Gloire à Dieu, paix aux hommes.

Jusqu’à la mort, Jésus va porter ce double message : Dieu, c’est le Père, et tous les hommes sont frères. Tous fragiles – on le voit avec la pandémie mondiale – et tous appelés à partager la vie de Dieu.

Et si la simplicité forcée de ce Noël était une chance ? Moins dispersés par le bruit, le nombre, les dépenses, et plus disponibles à l’accueil, à l’écoute, à la contemplation, à l’adoration. A l’écoute de Dieu : Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière. Un enfant nous est né, un fils nous a été donné, Conseiller merveilleux, Dieu Fort, Père à jamais, Prince de la Paix.

Oui Jésus, viens naître en nos cœurs, viens, salut du monde. Fais nous passer d’une vie sans but à la lumière de la foi, de l’agressivité à la bienveillance, de l’avidité à la sobriété, de l’égoïsme au partage. Un petit conseil pour finir :

En vous arrêtant devant votre crèche à la maison, choisissez un berger, approchez le discrètement de l’Enfant Dieu et dites : Jésus, ce petit berger, c’est moi. Je t’offre ce qui fait ma vie, puisque c’est ce que tu aimes, je t’offre tous ceux que j’aime, et ceux qui ne savent pas que tu les aimes, et que tu viens pour eux.

Jésus, donne-nous un cœur de berger, pour mieux t’accueillir, et pour aimer comme toi ceux qui nous entourent ! Nuit de Noël 2020