Dimanche 13 octobre 2019 - 28° dimanche ordinaire (année C)

Ce dimanche, la messe du groupement Agylus sera à  

• La Chapelle Saint Mesmin 10h30 (équipe liturgique : Secteur- Confirmation)

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Homélie de Louis Raymond (MSC)à St Jean de la Ruelle

Combien étaient-ils, les lépreux guéris : 10 ! Combien sont revenus ? 1 ! Vous allez dire neuf ingrats sur 10 c’est tout de même beaucoup ! Oui, mais les autres, ils ont fait ce que Jésus leur a dit de faire : ils sont allés se présenter aux prêtres et c’est ce que dit la Loi de Moïse. Ils ont fait ce que la Loi leur demandait de faire. Le 10ème, le Samaritain, lui, il n’est pas soumis à la Loi de Moïse. Il est Samaritain et les Juifs ne reconnaissent pas ces étrangers comme des croyants. Il est donc libre et du coup c’est le seul qui revient dire merci à Jésus. Pourtant tous ont reçu un cadeau incroyable : ils ont été guéris de la lèpre. C’est extraordinaire : guéris donc réintégrés dans la société qui les avait marginalisés complètement.
Je lisais la Croix en même temps que je lisais cet évangile. Le Synode à Rome sur l’Amazonie. Certains ont déjà crié au scandale : un homme avec un casque de plume et d’herbe était dans la procession des offrandes. Et le Pape, malheureux de ces querelles stériles, de dire : « Quelle est la différence entre ce casque de plumes et les membres des dicastères Romains qui portent des barrettes ! » La Croix soulignait combien François était heureux au milieu de ce peuple d’Amazonie qui investissait Rome.
Que fait le Christ dans cette page de l’Evangile ? Il se fait proche de ceux qui sont rejetés de partout et par tout le monde, les lépreux. La lèpre, signe de la malédiction de Dieu, est la pire des choses qui puissent arriver à des hommes. Ils le savent bien eux qui s’arrêtent à distance, dit l’Evangile. Jésus n’a pas peur d’eux. Il les guérit et les renvoie dans le monde des vivants : « Allez vous présenter aux prêtres ». Autrement dit : « Allez dire aux prêtres que moi Jésus, Fils de Dieu, je veux que vous soyez de ce peuple des vivants ! Vous n’êtes pas des parias, vous êtes des hommes et des femmes comme tout homme et toute femme. »
Vous rendez-vous compte de ce que cela signifie pour nous ? Nous avons des malades, des handicapés, des étrangers et ils sont tout à fait marginalisés. Les migrants périssent en mer et ceux qui arrivent chez nous sont mis dans des camps. Nous avons peur d’eux. Ah, si par hasard ils prenaient notre place. Leur avons-nous demandé leur avis lorsque nous sommes allés piller leurs richesses, réduire pratiquement en esclavage des peuples entiers. Moi, je me réjouis de ce Synode qui se tient à Rome. Il faudra y être attentifs parce qu’il est aussi pour nous, pour nous faire changer de mentalité, nous faire évoluer dans notre manière de regarder les autres, notre manière aussi de faire église. Il nous faut apprendre d’eux. Notre Supérieur Général, originaire du Guatemala, concluait une conférence générale en Corée par ces mots : « Nous repartons avec cette conviction qu’il n’y a pas des provinces qui savent et celles qui ne savent rien ! » coup de pieds dans la fourmilière des provinces du Nord par rapport à celles du Sud.
Le Synode nous a dit d’aller vers, de sortir… Mais sortir comment ? Aller vers comment ? Je pense qu’il faut y aller avec beaucoup de modestie, d’humilité. Nous sommes porteurs d’une richesse infinie, mais les vases qui la contiennent sont bien fragiles. A nous de dire Dieu, mais jamais en nous disant nous-mêmes. L’humilité sera le gage de notre présence agissante. Que Dieu ne soit pas occulté par les chrétiens que nous sommes. Mais que son amour transpire par tous les pores de notre peau de disciples.
Seigneur, je me mets entre tes mains. C’est toi qui me donneras la juste attitude, qui me dicteras les mots ajustés lorsque je serai avec les hommes et les femmes d’aujourd’hui. Ouvre mes yeux et mon cœur aux beautés et aux malheurs de toute ta création afin que j’y sois toujours une présence aimante et vivifiante. Je te le demande à toi qui es le Dieu de tout amour. AMEN !