Dimanche 23 septembre 2018 - 25° dimanche ordinaire (année B)

Messe à l'espace Jean-Paul II, La Chapelle Saint Mesmin, 10h30
Equipe liturgique :  Anne-Marie Pagot

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Homélie du Père Louis, MSC

Ah, le pouvoir ! Quelle tentation ! « Être le plus grand, le plus fort ! Le puissant ! », n’est-ce pas la tentation de l’homme depuis toujours ? Au moment où le Christ va commencer sa mission pour dire à tous le chemin du salut, le chemin qui le mènera à la croix, les hommes auxquels il donnera les clefs de l’Église, le Peuple de Dieu, se bagarrent pour savoir qui sera le plus grand. En préparant cette homélie, j’ai devant moi l’interview de Mgr Ravel, Archevêque de Strasbourg, à La Croix après sa lettre pastorale écrite à propos des scandales de la pédophilie. Il dit ceci : «  L’évêque est tout seul, et moi-même je n’ai de compte à rendre à personne. Vers le bas, on essaie de rendre compte de ce qu’on fait mais personne ne vient me superviser et je le déplore ». Notre manière de faire en église fait fi de beaucoup de choses qui se font couramment dans la société civile que nous nous permettons de critiquer assez souvent. Une supervision à tous les niveaux de l’Église éviterait souvent des dérives que nous déplorons aujourd’hui.
Être grand en Église c’est d’abord savoir que ce pouvoir nous a été confié, qu’il n’est nullement notre propriété et que nous avons toujours à rendre compte. Je trouve que de ce côté-là le monde religieux peut dire quelque chose à toute l’Église. Nous, religieux, nous recevons une responsabilité pour un temps limité. J’ai été supérieur provincial de ma congrégation et au bout de 6 ans, j’ai laissé à un autre cette responsabilité, heureux d’avoir servi mes frères pendant ces années. Cette manière de faire nous aide à comprendre que la responsabilité est un service et que jamais elle nous donne des droits qui nous dépassent. J’admire, quand je vais à St Benoît, le P. Bernard, l’ancien Père Abbé. Il est redevenu moine parmi les moines et il prend le tablier de service au même titre que le dernier arrivé. Il ne se désintéresse pas de la vie du monastère. Au contraire, mais il continue son service. Je me souviens du moment où il a donné sa démission. C’était volontaire chez lui pour le bien du monastère. Il me disait : « C’est le moment de laisser la place à un plus jeune, d’autant que certains que j’ai eu comme novices ont toutes les qualités pour cette charge. Et les moines ont élu le P. Étienne qui est l’actuel Père abbé. Mais Bernard, lui, s’est effacé de la communauté pendant un an afin de ne pas gêner le successeur. Et puis il est revenu comme simple moine. Sagesse de l’Église qui permet de ne pas se prendre la tête.
Être grand en Église c’est se faire serviteur, se mettre au service des hommes et femmes de ce monde. C’est aimer ce monde à tel point que nous soyons capables d’y donner notre vie toute entière. Je pense aux missionnaires aujourd’hui. Ces hommes, ces femmes ont traversé les mers pour annoncer la Bonne Nouvelle. Ils ont tout laissé derrière eux pour se mettre au service d’un peuple dont ils ne savaient pas grand-chose. Faire des routes, édifier des églises, soigner, enseigner, et surtout donner à ces hommes et femmes la possibilité de trouver leur dignité et découvrir celui qui vient pour les sauver, le Christ. Rien pour leur propre gloire, mais au contraire tout pour le Christ et l’implantation d’une Église au service d’un peuple. Je me souviens de mon Oncle, missionnaire en Papouasie pendant 18 ans puis au Sénégal pendant 21 ans. Il était le premier évêque du diocèse de Kaolack et je me souviens de l’année 1974 lorsqu’il m’a dit : « Je donne ma démission pour que l’Église s’africanise et pour qu’un Africain puisse devenir Évêque de ce diocèse. » Et il est rentré en France et est allé vivre dans une communauté de chez nous avec les anciens missionnaires qu’il avait bien connus.
En tout cela je me dis que l’Église est bien plus grande que nous et que le Christ nous appelle tous et chacun à prendre la tenue de service. Vous voyez, dans cette paroisse, il manque des catéchistes. Il manque des personnes pour l’Éveil à la foi. Qui va prendre la tenue de service pour aller voir les jeunes parents et leur montrer que l’Éveil à la foi, la catéchèse sont des chances pour leurs enfants ? Qui va aller voir dans les nouveaux quartiers ces nouveaux foyers qui attendent peut-être que l’on fasse signe ?
Nous avons reçu une lettre du Pape qui remet profondément en cause notre manière de vivre en Église. L’avons-nous lue. Elle est pour chacun de nous. Ces questions nous concernent tous. Demandons au Seigneur de nous donner l’audace de changer nos manières d’être et de vivre !

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