Dimanche 10 juin 2018 - 10eme dimanche ordinaire (année B)

Messe des professions de foi, à Saint Dominique, 10h30
Equipe liturgique : Kephas

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Homélie (Père Louis, MSC) pour la Fête de la vie consacrée à Bouzy la Forêt

Chers Sœurs et frères, je commencerais bien cette homélie par les dernières phrases de cette page d’Evangile : « Parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, Jésus dit : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. » Sœurs et frères consacrés, nous avons renoncé à créer une famille, à posséder en propre des biens matériels, nous avons renoncé à mettre en pratique notre volonté propre, mais le Seigneur nous a donné une multitude de sœurs, de frères et le bonheur de la fraternité. Le Seigneur ne veut pas que nous nous enfermions dans un petit club familial, un petit club d’amis. Le Seigneur a voulu que nous soyons frères et sœurs universels. Et lorsque l’on regarde notre vie, on voit bien que notre cercle n’est pas restreint, mais qu’au contraire nos cercles deviennent de plus en plus larges. Au moment où nous peinons dans nos petites communautés vieillissantes, où la maladie parfois nous atteint, où le découragement nous guette, nous sommes presque tous appelés à voir large, à voir loin. Nos sœurs et frères d’ailleurs nous invitent à ouvrir nos tentes, à les élargir au niveau du monde. Beaucoup, parmi nous, découvrent avec bonheur ces sœurs et ces frères de partout. Et lorsque nous avons la chance de leur rendre visite, il est extraordinaire de nous sentir comme chez nous chez eux. C’est le signe que le charisme qui nous guide, dont nous vivons s’est incarné partout à travers le monde et cela nous conforte dans la pertinence de notre propre vocation.
Frères et Sœurs, si aujourd’hui la vie est difficile et si la tentation de baisser les bras est parfois forte, c’est que celui qui a tenté Jésus lui-même semble un peu s’acharner sur nous. Et le découragement serait sa victoire. Comme Jésus que l’on accuse d’agir au nom de Satan, nous sommes confrontés à lui. Il ne s’agit pas de nier l’auteur du mal, mais il ne faut pas non plus être obnubilé par lui. Jésus sait bien qui il combat et ne baisse jamais les bras. Si nous sommes parfois en butte avec le mal, c’est justement parce que notre vocation, notre mission va à contre-courant. En faisant le choix de répondre à l’appel du Christ, nous avons conscience de faire un choix radical qui va à l’encontre de l’Esprit du mal. Donc ne nous étonnons pas que nous ayons des difficultés à vivre ce choix. « Tout pour Dieu », formule facile à dire ! Mais quel engagement est le nôtre ! Heureusement nous ne sommes jamais seuls pour le vivre. Le Christ est là qui nous accompagne comme il accompagnait les disciples sur la route d’Emmaüs. Mais qu’il est difficile parfois  de le reconnaître et quelle joie est la nôtre quand, à notre tour, nous le reconnaissons à la fraction du pain, dans les Ecritures et dans la vie fraternelle.
Jésus dérange toujours. Son Irruption dans la vie d’un homme, d’une femme est toujours un moment de grand chamboulement. Joie immense au bout du compte. Mais que de questions, que de bouleversements. Le Christ ne nous laisse pas nous installer. Il est toujours nouveau et lorsque nous pensons le tenir, c’est là qu’il nous échappe et nous interroge le plus. Le Christ ne se laisse  enfermer ni par les attaques des Pharisiens, ni les allusions méchantes des bien-pensants, ni par la main-mise des puissants. Il sera toujours libre. Et pour nous rendre libres nous-mêmes, il nous demande de secouer bien des torpeurs, bien des habitudes, bien des langueurs. Nous sommes invités à aimer comme lui aime, en donnant notre vie jusqu’au bout. La tentation du péché contre l’Esprit ne serait-elle pas de refuser d’aimer, de refuser de se donner ? Ne serait-elle pas le danger de la division, de la désunion et du découragement ? Le Christ, aujourd’hui encore, nous dit qu’il est présent à chacune et chacun, dans tous les instants de nos vies.
Sœurs et frères, il faut que nous croyions fermement que nous sommes porteurs d’un message essentiel pour notre monde. Cet amour dont nous faisons l’expérience chaque jour et qui nous dépasse est donné à tout homme, toute femme dans ce monde. Notre témoignage doit être celui de la joie dans le don que nous avons fait de notre personne. Relisons la dernière exhortation du Pape François. « N’aie pas peur de la sainteté. Elle ne t’enlèvera pas les forces, ni la vie, ni la joie. C’est tout le contraire, car tu arriveras à être ce que le Père a pensé quand il t’a créé et tu seras fidèle à ton propre être. »
Nous sommes en Eglise et nous sommes l’Eglise en marche. Le Diocèse, par la bouche de son Evêque, nous invite à sortir, à rencontrer, à visiter nos frères et sœurs pour mieux connaître leurs désirs, leurs attentes, leurs recherches. Ne restons pas confinés. Ouvrons-nous au monde, en Eglise. Allons à la rencontre de nos frères et sœurs. Nous y rencontrerons la présence du Christ agissant en eux. Prions pour celles et ceux qui se confient à nous en toute confiance. Soyons des témoins de cet amour qui ne se lasse jamais. Et rendons grâce d’avoir été jugés dignes d’être les messagers de cet amour. Dans l’eucharistie, laissons jaillir nos cris de joie et d’espérance. AMEN !

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