Jeudi 21 mai 2020 - Ascension (année A)

Ce dimanche, toutes les messes du groupement Agylus sont annulées

• Messe du secteur diffusée depuis Saint Dominique sur internet  à 10 h 30 :  accès à la chaîne YouTube 

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Méditation pour l'ascension

«Pourquoi restez-vous là à regarder le ciel ? »
C’est pourtant bien utile de regarder vers le ciel… Combien de personnes en ce temps de pandémie n’ont-elles pas dit qu’il ne leur restait que cette option : regarder vers Dieu et lui crier leur désarroi. Les Apôtres sont des hommes comme vous et moi. Quand ils voient Jésus s’en aller vers le ciel, vers son Père, au lieu de se réjouir, ils sont dans la peine. Il ne sera plus aussi proche. Il ne sentira plus les besoins de ses amis. Il s’éloigne. Et pourtant il leur a bien dit qu’il ne les laisserait pas orphelins. Mais cette proximité physique était quelque chose de palpable et faisait partie du quotidien. Maintenant il faudra s’adresser à lui d’une autre manière. Sa présence ne sera pas moins réelle, mais c’est dans la foi purifiée que les Apôtres devront s’adresser à lui. Avec le risque que j’ai entendu bien souvent dans mon ministère : « Est-ce qu’il m’entend vraiment ? Il semble aux abonnés absents. »
Cette période que nous venons de vivre nous a fait prendre conscience que nous avons besoin de contact rapproché. Cela nous a manqués et c’est bien normal. Nous n’avons pas pu célébrer ensemble. Nous n’avons pas pu communier. Cette part de notre pratique nous a beaucoup manqué. Alors imaginez les Apôtres, eux qui étaient habitués à la présence de Jésus qu’ils côtoyaient depuis plusieurs années. Le voir partir leur faisait mal et mesuraient combien l’éloignement allait leur coûter. Ils vont être amenés à inventer de nouveaux chemins pour retrouver sa présence. Ne croyez-vous pas que c’est aussi notre expérience à nous ? Nous étions habitués à toutes les manifestations de l’Eglise, à nos eucharisties bien animées, à nos communautés chaleureuses, à la communion fréquente, au pardon des péchés quand nous le désirions. Peut-être leur avons-nous découvert une richesse insoupçonnée ! Le manque est parfois une occasion de découvrir la valeur de ce qui était devenu habitudes.
Oui, les Apôtres devront « se réinventer »… Ils sont les Apôtres de quelqu’un qui les a quittés et qui, pourtant, reste bien présent, réellement présent. Aujourd’hui c’est à eux de jouer. Et toutes les pages des Actes des Apôtres que nous avons lues depuis Pâques nous ont montré qu’ils s’y sont mis. Ils sont partis vers les gens de partout. Souvent ils ont été persécutés. Parfois ils ont été accueillis à bras ouverts. Ils se sont heurtés à des questions de pratique et ils ont dû les résoudre : fallait-il imposer aux nations païennes les règles Juives ? Ils ont dû faire confiance à des personnes dont ils ne savaient pas grand-chose. Ils ont dû résoudre la question de la charité et ils n’ont pas hésité à créer les premiers diacres pour le service des pauvres. Ils ont souffert pour témoigner du Christ. Ils y ont même laissé leur vie. Mais ils ont fait aussi l’extraordinaire expérience de la présence du Christ, lui qui leur avait promis l’Esprit-Saint. Formidable expérience que nous devons réaliser nous aussi.
Nous aussi, il nous faut nous « réinventer ». Notre foi n’est pas figée. Nous devons la purifier. Regarder vers le ciel, oui, pour demander que l’Esprit-Saint nous anime. Car nous ne sommes pas orphelins. L’Esprit de Pentecôte nous anime et notre prière doit se faire fervente pour qu’il anime vraiment notre Eglise. Il nous faut aussi regarder en bas, vers la terre, vers les hommes et les femmes de ce temps. Ils ont besoin de témoins, ils ont besoin de notre Eglise. Mais eux aussi sont marqués de cet Esprit du Christ et il faut apprendre à leur faire confiance. Nous entendons cette parole que nous aimons bien : « N’ayez pas peur ! » L’Esprit qui anime le Christ nous anime nous aussi.
Belle période que cette période où tout est nouveau, où le Christ nous fait confiance pour faire vivre son Eglise. Nous le prions : « Envoie ton Esprit qui fait toute chose nouvelle ! » Christ, tu es parti vers ton Père, mais nous le savons, tu n’abandonnes pas tes enfants. »
Belle fête de l’Ascension !