Dimanche 1 mars 2020 - 1° dimanche de Carême (année A)

Ce dimanche, la messe du groupement Agylus sera à  

  • La Chapelle Saint Mesmin 10h30 (équipe liturgique : Marie-Agnès Tran, Maryvonne Jouanneau)

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Homélie du Père Louis Raymond 

Donc, le Christ, lui aussi, a été tenté… Pourquoi ? On sait bien que le péché n’est pas en lui. Mais là encore il nous montre qu’il s’est fait vraiment homme et qu’il veut vivre la vie humaine entièrement. Il ne fait pas semblant. Et les tentations du Christ sont celles de tout homme : celle de la faim, du pouvoir et de la domination, et de l’avoir plus que de raison. Notre Eglise est secouée depuis toujours par ces tentations, ces volontés immodérées de puissance, de possession. Le Christ, évidemment, a toujours des arguments face à Satan. Il ne le laisse pas entrer dans son cœur. Il réfute toujours les attaques. Lui, il est fort. Ce n’est pas tout à fait notre cas. Devant la tentation nous sommes souvent démunis. Et l’Eglise du Christ en fait l’amère expérience ces dernières années. Le mal s’insinue là où on ne l’attend pas et, par faiblesse ou une confiance trop grande en nos forces personnelles, nous pouvons tomber dans le panneau.
Après la sidération à la suite des révélations sur Jean Vannier, nous sommes encore une fois devant l’incompréhension. Cet homme que tout le monde a admiré à juste titre pour ses œuvres en faveur des personnes handicapées, avait une face cachée que nul ne soupçonnait. Et nous sommes devant cette interrogation : comment cet homme a t-il pu se laisser berner de la sorte ? Comment lui, ce grand homme, a t-il pu entrer dans cette sorte de mystique perverse qui l’a conduit à des gestes inqualifiables ? Au moment de ces révélations, j’ai tout de suite pensé à ces tentations du Christ. Le mal personnifié en Satan rôde. Il ne faut pas que nous pensions qu’il n’existe pas. Le Mal cherche toujours à nous faire tomber d’une façon ou d’une autre. Et nous ne le savons que trop. On nous a répété souvent la phrase du P. Hamel au moment où il allait être assassiné: « Arrière, Satan ! »
Oh, il ne s’agit pas de voir le Mal et Satan partout, mais nier son existence n’est pas bon non plus. Le mal existe et sera toujours dans notre cœur pour nous titiller. Il prendra divers aspects. Il sera l’appât du gain qui nous amène à ne penser qu’à posséder de plus en plus, quitte à léser les plus pauvres. Il sera le désir de dominer les autres, quitte à leur enlever leur liberté de penser et d’agir. Il sera le désir de paraître quitte à laisser libre cours à toutes les compromissions. Et dans l’Eglise, ce fameux cléricalisme qui n’est pas l’apanage des seuls clercs. On veut le pouvoir et, sans lui, nous ne sommes plus rien. Dominer, toujours dominer, c’est la tentation contre laquelle nous devons lutter toute notre vie. La tentation est insidieuse.
« Ne nous laisse pas entrer en tentation », disons-nous dans le Notre Père. Cela signifie que nous devons être attentifs, que nous devons faire attention car la tentation  est insidieuse. Elle se présente là où nous ne l’attendons pas. Mais le Christ est toujours présent si nous savons le lui demander. Lui seul peut nous aider à sortir de là. L’Eglise nous donne aussi des moyens. C’est un vrai accompagnement, oh pas par un gourou, mais par quelqu’un qui a un vrai bon sens et qui a chevillée au corps la volonté d’aider au nom de Jésus-Christ. Ce sont les sacrements qui nous rappellent que nous avons été baptisés en Christ. L’Esprit-Saint est venu en nous et nous anime au plus profond de notre être. L’eucharistie est le lieu du ressourcement dans la Parole de Dieu et le partage du Corps et du Sang du Christ. Le sacrement de réconciliation est une nouvelle plongée dans notre baptême. Dieu, Père, continue à nous ouvrir les bras. Il vient à notre rencontre comme le Père qui scrute le retour du prodigue.
Ce temps de Carême qui s’est ouvert mercredi est ce temps favorable pour transformer nos cœurs et nos vies et les rendre plus limpides, plus proches de Celui qui nous donnera tout à Pâques dans sa mort et sa résurrection. La tentation est le lot de l’homme, de la femme que je suis. Mais la force de Dieu m’habite et elle habite son Eglise. Qu’elle me donne la force de réagir et de donner mon oui sans faille au Seigneur Jésus. Qu’elle donne à son Eglise la force de réagir devant tous les assauts du mal en son sein et autour d’elle. Amen !

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