Homélie pour l'Ascension

Aujourd'hui nous célébrons l'Ascension, le retour de Jésus vers Dieu son Père.

C'est une fête de l'espérance, car, l'ascension de Jésus Christ nous a introduit dans la vie de communion avec Dieu, une vie qui nous attend après celle présente mais que nous portons en germe depuis notre baptême.

Cette fête de l'Ascension est une occasion de méditer sur les paroles de notre credo que nous proclamons chaque dimanche:«est monté aux cieux et assis à la droite de Dieu le Père».

Qu'entendons-nous par monter (du Christ) ? Ciel ? Assis à la droite de Dieu?

Dans le Nouveau Testament, l'ascension (monter au ciel ) est caractérisée par deux aspects :
en tant que séparation, c'est à dire la cessation d'un certain mode de relation entre Jésus et ses disciples. Et en tant qu'élévation jusqu'en haut, ou montée au ciel. Les mots « exaltation » et « glorification » renvoient à ce deuxième aspect.

Exaltation, est un mot que les premières communautés utilisaient pour parler de Résurrection. Elle s'inscrit dans la tradition juive selon laquelle Dieu élève celui qui a été abaissé, et préserve le juste de la mort en l'enlevant au ciel ( par exemple Elie :2Rois 2,11).

Certains auteurs ont préféré utiliser le verbe « entrer » à la place de « monter » pour parler de l'ascension. Ainsi, nous lisons dans l'épitre aux hebreux 9,24 que Jésus est entré (et non monté) dans le ciel ».

A droite : Qualification dénotant le côté plus noble. Elle désigne aussi la puissance divine. Le Christ assis à la droite de Dieu le Père veut dire qu'il participe à la puissance du Père , qu'il est égal à Dieu en puissance, qu'il est tout puissant comme Dieu, et finalement qu'il est Dieu.

Le ciel ou les cieux où monte Jésus, c'est l'intimité de Dieu.

Ce que les chrétiens appellent Ciel ce n'est pas donc un lieu, mais la rencontre intime de Dieu et de l'homme.Entrer au Ciel c'est entrer dans un état qui échappe à démonstration humaine . Le Ciel ce n'est pas un lieu (localisation), c'est plutôt une façon d'être.

Et si Jésus nous dit dans l'évangile de Jean « je vais vous préparer une place, je veux que là où je suis , vous serez avec moi » (Jn14,2-3) , nous devons conclure que le ciel est l'avenir de l'homme, l'avenir de l'humanité.

L'ascension est le signe qui inaugure le ciel . Elle est aussi, le départ nécessaire du Christ. Un départ qui est bien plutôt un nouveau mode de présence, non plus extérieure et localisée, mais intérieure et universelle. La vraie présence, sur le mode de l'absence.

Si Jésus n'était pas monté au ciel il serait encore parmi nous, au milieu de nous, mais à coté de nous, extérieur à nous, comme nous sommes extérieurs les uns les autres. « Il est monté au ciel afin de tout remplir  comme le dit saint Paul dans l’épître aux Éphésiens (4,10) :

Nous les baptisés, nous sommes appelés à témoigner dans le monde qu'il nous habite vraiment. Comment témoigner de lui si nous ne l'avons pas accueilli ? Ce qui est important avant tout, c'est d'accepter qu'il entre dans nos vies : "Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi", nous dit Jésus dans livre de l'Apocalypse (3:20). Demandons la grâce d'être attentifs à sa Parole et à d'autres signes par lesquels il vient à notre rencontre et nous entraîne à sa suite jusqu’au Ciel.

Etre croyant (accueillir le Christ dans sa vie), c'est avoir un pied au Ciel en attendant le décollage définitif pour faire avancer l'autre (pied).

Le Seigneur soit avec vous.